La descente aux enfers

Ce Tour de France devait sourire aux français. Nacer Bouhann devait enflammer les sprints sur le Tour de France, résultat : Un abandon dû à une gastro. Au général, Thibaut Pinot et Pierre Rolland devait toucher du doigt le podium. Résultat : Le premier a lâché dès la descente du port de Pailhères et le second a tellement tenté en ce début de Tour qu'il a fini par se cramer tout seul. Pour les équipes françaises, aucune victoire. Pas de performance d'équipe, si ce n'est pour AG2R qui peut encore espérer à une belle place au général pour Jean Christophe Peraud et un Romain Bardet plus qu’intéressant. Sinon, rien. Thomas Voeckler pas en forme, Sylvain Chavanel trop court. Alors que le Tour est déjà joué, les prétentions françaises sont largement réduites, à cause de quoi ?



Excusons Nacer Bouhanni qui n'a pu se mêler au sprint pour cause de maladie. Mais les autres n'ont pas d'excuses.
Et c'est le cas de notre paire de choc : Thibaut Pinot- Pierre Rolland. Le pensionnaire de la FDJ avait limité la casse lors du contre la montre par équipe en ne concédant qu'une quarantaine de seconde au meilleur. Entouré par Arnold Jeanesson et Alexandre Geniez, il était largement armé pour se frotter au meilleur. Mais la descente du port de Pailhères a tout changé. Bien que le jeune français possède d'excellente qualité de grimpeur, ses qualités de descendeur son plus que médiocre, voir inquiétante. Conséquence : Lâché dans la descente avant d'arriver à Ax les Thermes, il n'a pu refaire son retard. Et dans sa tête, ce n'est plus pareil. Comme il le conçoit, la pilule est dur à avaler, et le voilà maintenant perdu dans les bas fond du classement à ruminer sur ce qui devait être son Tour. Alors maintenant, il  s'offre à lui plusieurs possibilités : Gagner une étape de prestige dans les Alpes ou au Mont Ventoux. Se reprendre et se mêler aux meilleurs dans les étapes à venir et refaire la plein de confiance. Et une autre possibilité qui peut nous venir à l'esprit : Et pourquoi pas reporter son objectif sur la Vuelta ? Il aura moins de pression et ses qualités pourront largement s'exprimer dans les cols espagnols. C'est une idée à creuser et faisons confiance à Marc Madiot, il y a déjà pensé. Lui qui n'a plus aucune carte à jouer dans ce Tour de France, comme au bon vieux temps dirons nous. Espérons au moins que Thibaut Pinot ne gâchera pas son bel avenir pour une échéance ratée. En travaillant bien sûr, plus que raisonnablement, les descentes, sans quoi, il devra revoir ses objectifs à la baisse.
Pour Pierre Rolland, la donne n'est pas la même. Excellent en ce début de Tour, maillot à pois en prime, il aurait pu prétendre à un bon classement. Mais voilà. Impossible de se bridé, toujours trop porté à l'attaque, il s'est brûlé les ailes pour finir par échouer face au meilleur. A force de partir vers l'avant, le pensionnaire d'Europcar s'est fait lâché à chaque fois dans le final alors qu'il paraissait très fort cette année. Peut être veut-il cacher son impossibilité de suivre les meilleurs en partant de loin ? Ce n'est pourtant pas l'impression qu'il donne. C'est l'incompréhension. Il devra donc se rabbattre sur la maillot à pois et bien qu'il soit prestigieux, n'a pas la même saveur qu'un top 5 à Paris.

Coppel out, Voeckler aussi, voilà donc toute nos chances françaises éteintes. Toutes ? Non. Car il reste une équipe d'irréductible coureur pouvant toujours prétendre à une place au général : L'équipe d'AG2R LA Mondiale. La moins populaire des équipes cyclistes est cette année en passe de devenir celle vers qui tous les regards se tournent. Après le phénomène Betancourt, l'équipe savoyarde a en sa possession un autre grimpeur de poche, en la personne de Romain Bardet. Le néophyte a terminé juste derrière son leader dans l'étape d'Ax 3 Domaines et a été un grand animateur de l'étape reine des Pyrénées. Avec Jean Christophe Peraud, ils sont dorénavant les meilleurs chances françaises au général. Déjà entrevu avec l'échappée de Christophe Riblon, l'équipe de Vincent Lavenu ne s'est pas désorganisée et est restée droit dans ses bottes. Résultat : JC Péraud peut encore titiller le top 10 et Romain Bardet éclate et s’éclate sur ce Tour. Tout un exemple à suivre pour un 100ème Tour bien fade pour les coureur de l'hexagone mais aussi pour un suspense déjà gâché par la domination de Chris Froome.