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mardi 8 octobre 2013

C'est la crise aussi dans le Cyclisme

Avec l'arrêt de cinq équipes professionnelles cette année, le nombre de coureurs sans contrats est en train d'exploser dont certains avec un palmarès impressionnant. Une conjoncture compliquée pour de nombreux cyclistes à l'aube d'une fin de saison plus mouvementée que prévue.








Les Chiffres


Depuis 2011 et la création de l'UCI World Tour, seul une équipe a vraiment mis la clé sous la porte, c'est l'équipe américaine HTC HighRoad. Les autres étant remplacées (ex: Silence Lotto à Lotto-Belisol) ou à l'origine d'une fusion (ex :Radioshack et Leopard-Trek). Cependant lorsque l'ancienne équipe de Mark Cavendish a dû stopper, une autre équipe faisait son entrée dans la division chère à Pat McQuaid, Orica-GreenEdge. La balance s'équilibrait alors.
Pour les divisions inférieures, depuis 3 ans, seules les équipes Geox-TMC(ex. Saunier Duval), Acqua&Sapone et Andalucia quittèrent définitivement le peloton mondial pour la création de Colombia, RusVelo et IAM. Un équilibre qui tend à disparaître cette année avec pas moins de cinq arrêt dans ces deux divisions (Euskatel, Vacansoleil, Sojasun, Crelan-Euphony et Champion System ) pour la création... d'aucune équipe.

Un accroissements des coureurs sans contrats


Au mois d'Octobre l'année dernière, on dénombrait une soixantaines de coureurs sans contrats. Sur le carreau, on pouvait nommer des coureurs comme le vétéran Marzio Bruseghin (à la retraite depuis) 3ème du Tour d'Italie 2003 ou encore l'ancien espoir du cyclisme allemand, Linus Gerdemann (de retour chez MTN Qhubeka en 2014). Aucun de profil de prestige.
 Cependant, l'intersaison 2013-2014 s'avère bien plus terrible que ces précédentes. Alors que l'on a appris tôt dans la saison le retrait de Vacansoleil (mi-mai), les arrêts tardifs des équipes Euskatel (mi-septembre après les négociations avec le pilote F1 Alonso), Sojasun (30 Septembre), Crelan-Euphony (27 septembre) et Champion System (29 septembre) vont bousculer un mercato déjà bien compliqué. Ces annonces retardées qui mettent dans l'embarras de nombreux cyclistes cherchant à se caser dans des effectifs déjà bouclés. Pas moins d'une centaines de cyclistes à ce jour n'ont pas trouvé preneur, et pas des moindres.

Petit tour d'horizon



Récent vainqueur du Tour d'Espagne et sans contrats à la fin de l'année, Chris Horner (Radioshack) et le wagon de tête d'une multitude de coureurs renommés. Malgré son âge (42 ans le 23) le vétéran américain a prouvé qu'il avait encore les jambes pour faire de belles choses. Mais maintenant que les effectifs sont pliés et les budget plus serrés, un gros salaire comme Horner ne rentre pas dans la ligne de compte de la plupart des équipes. Quitte à cracher sur un potentiel vainqueur de Tour l'année prochaine.
Derrière, on retrouve l'Espagnol Samuel Sanchez, inconditionnel d'Euskatel qui se voit maintenant libre pendant que ses compatriotes Igor Anton (OQPS ?), Mickael Nieve (Team Sky) et les frère Izagirre (Movistar) ont tous trouvés un point de chute. Encore une fois, l'âge et les performances en demi-teinte cette saison du non-basque de l'équipe freinent certaines ardeurs (surtout avec un salaire de leader). Côté ibère encore, une des plus grosses équipe du peloton (avec Sky et OQPS), Movistar, laisse de côté deux grands noms. En l’occurrence, Vladimir Karpets, ancien maillot blanc sur le Tour (2004) et ancien grand coureur de courses par étapes ainsi que le dernier vainqueur espagnol de la Vuelta, Juan Jose Cobo, transparent depuis sa victoire en 2011.
Pour l'équipe néerlandaise Vacansoleil, malgré l'annonce précoce de la cessation du sponsor, la vie n'est guère plus rose. Pourtant, le champion des Pays-Bas Johnny Hoogerland, plus connu pour sa chute lors du Tour de France 2012 que pour son palmarès, reste une très bonne pioche tout comme le sprinter Van Hummel auteur de 9 victoires en 2011 et de la 1ère étape de l'Artic Race of Norway cette année. En y ajoutant le vainqueur du GP de Plouay 2011, le slovène Grega Bole ou encore Rujano, 3ème du Giro 2005 mais en décadence depuis 2 ans, on obtient des coureurs de haut-niveau.
Tous ces coureurs auraient largement leur place dans une écurie World Tour pour jouer des rôles majeurs mais se voit confronter à une crise du Cyclisme.

Les Français épargnés ?


Non. Car l'arrêt de l'équipe bretonne Sojasun avec un effectif à 98% français sonne le glas pour plusieurs coureurs de renoms. Des cyclistes comme Remi Pauriol, Julien El Fares ou encore Jonathan Hivert cherchent encore une équipe à ce jour. Les autres ont soit, anticipé (Julien Simon, Cyril Lemoine à Cofidis, Jimmy Engoulvent à Europcar et Maxime Daniel chez AG2R) soit revu leurs objectifs à la baisse et s'engage dans des plus petite cylindrés, comme pour Brice Feillu, parti pour signé à Bretagne-Seché avec son frère. A cette liste s'ajoute le champion du Monde Espoir, Romain Sicard (Euskatel) qui peine à confirmer ou encore Rémi Cusin, pas renouvelé du côté de IAM Cycling. En tout, pas moins de 18 coureurs français sans contrats.
De nombreux coureurs libres donc qui pourraient faire l'affaire de Jean René Bernaudeau et ses hommes. S'il intègrent le World Tour , ils devront sûrement compléter leur effectif et pourront piocher dans l'immense liste.

Les Français menacés :
Julien El Fares (Fra), Brice Feillu (Fra) Bretagne Seché ?, Jérémie Galland (Fra), Jonathan Hivert (Fra), Fabrice Jeandesboz (Fra), Christophe Laborie (Fra), David Le Lay (Fra) DN1 ?, Jean-Marc Marino (Fra), Rony Martias (Fra), Maxime Méderel (Fra), Jean-Lou Paiani (Fra), Rémi Pauriol (Fra), Paul Poux (Fra), Fabien Schmidt (Fra),Yannick Talabardon (Fra), Étienne Tortelier (Fra). Sojasun
Rémi Cusin (Fra). IAM Cycling
Romain Sicard (Fra) Euskatel

Un cyclisme en bout de course


L'arrêt de nombreux sponsors sont dû a plusieurs faits. La première, la crise financière qui s'abat sur bon nombre d'entreprise et qui stoppe tout financement extravagant. La seconde, le peu d'investisseur venu de l'étranger, la plupart des équipes étant européennes. Même si le World Tour tend à s'entendre sur certaines contrées inexploitées (Tour de Pékin, Tour Down Under, Classique Canadienne) les financements d'Asie par exemple se fait attendre. Même si la plupart des passionnés voient d'un mauvais œil l'arrivée de coureurs de Chine ou du Japon. Pourtant, émergence de l'Australie n'a choqué en rien et a apporté un souffle nouveau (et une nouvelle équipe).
Enfin, une des plus grosses raisons est l'affaire Lance Armstrong, qui a éclaboussé tout le Cyclisme. Les investisseurs se font de plus en plus réticent à l'idée de sponsoriser des équipes et veulent s’éviter à tout prix de salir leur image avec une affaire de dopage. Démonstration avec la perte du sponsor Rabobank, qui se retire après une affaire au sein de son équipe ou de l'Allemagne, qui refuse de mettre de l'argent dans le cyclisme. La nomination du nouveau président, Brian Cookson permettra peut être de redorer le blason d'un cyclisme à l'image ternie car il en va de sa survie et de sa santé financière.

Des mesures à grande échelle


A court terme, la nomination de nouvelle équipe en continental professionnel ou en World Tour peut apporter des solutions. Preuve de la blessure profonde du cyclisme, seul 18 équipes ont demandé l'obtention d'une licence WT pour 18 places. Les années précédentes, l'UCI refusait des équipes..
En tout cas, cette nomination permettra à certaines équipes (Europcar) de pouvoir s'engager sur plus de courses et donc de devoir engager plus de coureurs. Mais pour l'instant, les annonces se font attendre.
Autre mesure prise, celle de la refonte (une nouvelle fois) du World Tour avec seulement 16 équipe et la création d'une deuxième division avec 8 équipes. Une idée encore flou mais qui devrait voir le jour en 2015.


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